Accident Air Moorea, il y a 17 ans
Tous les 9 août depuis 2007, date du crash d’Air Moorea, les élus de la Commune de Moorea-Maiao, les proches ou amis des disparus, se rassemblent au point de vue de To’atea où est érigée une stèle du souvenir, pour rendre un vibrant hommage aux victimes de ce terrible accident qui a bouleversé toute la Polynésie.
Un moment de recueillement entretenu chaque année à cette date « anniversaire » qui a vu disparaître 20 personnes, passagers et pilote, des hommes et femmes, polynésiens, métropolitains et américains, résidents, touristes ou en mission professionnelle. Des victimes devenues depuis, des « enfants de Moorea ».
Une vingtaine de personnes dont le maire de Moorea-Maiao Evans Haumani, était ce vendredi dès 7h30 sur le site de Toatea où est érigée la stèle du souvenir, dont Eliane et Alain Druet, mère et frère de Bruno, l’une des victimes avec trois autres personnes originaires de l’île : Herman Trafton, Hélène Liao et Philippe Taputuarai.
En ce jour du souvenir où l’émotion est toujours palpable, Evans Haumani, Alain Druet, Elsa Keck première adjointe au maire et Julien Tuariihiona conseiller municipal ont déposé une gerbe au pied de la stèle en présence de Miss Aimeho Nui Leimoana Buchin et ses deux dauphines Mihiau Apa et La’ieikawai Teriitahi.
Après l’hommage du maire, la parole était donnée à qui le voulait désirant évoquer le souvenir d’un proche ou d’un ami disparu.
Ce fut le cas d’Alain Druet présent chaque année pour ce moment de recueillement : « Je souhaite renouveler mes remerciements à l’équipe municipale et au maire Evans Haumani qui font que cette cérémonie perdure d’année en année. (…) Ce jour comme le soulignait Monsieur le maire, c’est celui du souvenir, 17 ans sont passés mais sont toujours présents. Je pense aujourd’hui à tous ceux qui n’ont pas pu être là avec nous, mais je suis certain qu’aujourd’hui, ils ont tous une pensée pour leur proche disparu et pour toutes les victimes de ce crash aérien. (…) Dans cet avion, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs, c’était tous des enfants de Moorea partis en mer. J’ai une pensée particulière pour les sauveteurs et pêcheurs qui, ce jour-là, ont fait preuve d’un élan de solidarité exemplaire pour retrouver les victimes. Malheureusement certaines n’ont pas été retrouvées. Aussi, cette stèle avec ces noms gravés sur le marbre, c’est pour ces familles, un endroit où ils peuvent venir pour se recueillir ».
L’ancien pasteur Thierry Tapu, conseiller municipal de Afareaitu, a fait de cette matinée du souvenir, une bénédiction par la lecture d’un psaume et par un moment de prière, le tout accompagné de chants de toute beauté.
L'hommage du maire Evans HAUMANI
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil municipal,
Mesdames et Messieurs les Représentants de nos chers disparus,
Chers amis,
Chère population,
Ia ora na, i to tatou fareireira’a i teie mahana,
Mesdames et Messieurs les Représentants de nos chers disparus,
Chers amis,
Chère population,
Ia ora na, i to tatou fareireira’a i teie mahana,
Cette année, je n’ai pas envie de faire un discours traditionnel. Les mots me manquent pour commémorer cette 17ème année Depuis que j’ai été élu en avril 2014, cette date d’anniversaire, est un rendez-vous qui me touche particulièrement.
Toutes les cérémonies me touchent, mais celle-ci est particulière. Parce que dans cet avion, je connaissais personnellement des personnes, que j’ai côtoyé. Parce que j’ai été au front dès les premières heures et les jours qui ont suivi cette tragédie.
Mais, je ne veux pas m’éterniser sur ça. Il n’est jamais évident de trouver les bons mots pour réconforter la perte d’un être cher. Il n’est jamais facile de décrire ce que l’on ressent. On se sent souvent seul dans sa douleur, isolé, submergé par ses émotions On entend souvent « ça ira mieux » dans quelques temps.
Oui les années apaisent la douleur A chaque jour suffit sa peine Chaque jour, est rythmé par des naissances, des mariages, et des deuils Chaque jour, on pleure, on rit
Chaque jour, il faut se lever, malgré sa peine, avancer, continuer à travailler.
Chaque jour, il faut vivre avec ce souvenir
On peut pleurer parce que cette personne nous a quitté.
Mais on peut aussi sourire parce qu’elle a vécu.
On ferme les yeux pour revivre tous ces moments de bonheur et de souvenirs.
Certains d’entre nous resteront inconsolables, d’autres trouveront les moyens de se relever et d’avancer.
Chaque jour, il faut vivre avec ce souvenir
On peut pleurer parce que cette personne nous a quitté.
Mais on peut aussi sourire parce qu’elle a vécu.
On ferme les yeux pour revivre tous ces moments de bonheur et de souvenirs.
Certains d’entre nous resteront inconsolables, d’autres trouveront les moyens de se relever et d’avancer.
Nous survivons à cette épreuve parce que nous trouvons dans la famille, les amis, les inconnus de la sympathie, du réconfort, du soutien.
Ces 17 années de commémoration, c’est 17 ans du devoir de souvenirs, qui nous rappelle, pas seulement toutes ces victimes et familles, mais aussi les erreurs humaines.
Merci à tous pour votre attention