Ressources Halieutiques : Comptage et Gestion pour l'Avenir
🐠🦀🪸Procéder au comptage de la ressource halieutique pour une meilleur gestion de nos lagons, c'est le projet proposé par un collectif par le biais du projet Arata'i
Scientifiques, et société civile représentée par des pêcheurs lagonaires de Moorea ainsi que deux représentants de la commune de Moorea-Maiao dont Thierry Tapu, élu de Afareaitu ont répondu à l’invitation d’un petit collectif représentant le Criobe, le monde associatif lié à la pêche, (Vetea, Onyx, Gilles, Jean, Ihirau et Marguerite) pour participer à un séminaire sur les « Suivis intégrés et participatifs des ressources et socio-écosystèmes récifo-lagonaires-Arata’i. »
🎯Objectif affiché : formuler des propositions concrètes en matière de comptage de poissons.
📌La réunion s’est tenue samedi 21 septembre dans l’amphithéâtre du Criobe. Une trentaine de personnes était là pour apporter leur savoir en matière de gestion du lagon.
Un programme étalé sur toute la journée a prévu plusieurs phases :
- présentation du projet Arata’i dans le détail,
- présentation générale des méthodologies de comptage de poisson,
- installation d’ateliers pour définir des objectifs de méthodes de comptage,
- ateliers pour définir les meilleures méthodes de comptage selon différents critères etc.
Arata’i est un projet résultat d'idées de gestion suite à une collaboration entre scientifiques, pêcheurs et monde associatif pour répondre à des besoins des pêcheurs et de la population. Il a officiellement débuté en août 2023 pour une durée de deux ans de suivi.
Arata’i bénéficie d’une subvention de 23 millions de F financés par l’Etat (Agence nationale de la Recherche).
Arata’i bénéficie d’une subvention de 23 millions de F financés par l’Etat (Agence nationale de la Recherche).
🎯L’objectif principal du projet consiste à « co-concevoir des indicateurs, des méthodologies et des outils pour que les sociétés civiles de Polynésie française (et à terme du Pacifique) puissent suivre leur ressources et écosystèmes. »
Plusieurs outils sont à l’étude pour aboutir aux résultats escomptés :
- Un premier consiste à élaborer une application pour le suivie de pêche. Le projet est déjà bien avancé en matière de rencontre pour le développement de cette appli qui permettrait au pécheur d’obtenir une masse d’information, sur la météo, sur les conditions de pêche, les zonages selon les saisons etc..
- Second outil à développer et non les moindres, celui de trouver les bonnes méthodes de comptage. Qui dit comptage dit, les animaux (poissons crustacés, mollusques..), le substrat (coraux, algues..) etc.
Quelques exemples ont été présentés au public dont des travaux réalisés dans le lagon de Moorea destinés :
- à suivre l’état de santé du milieu,
- évaluer l’impact de la mise en place des AMP (précédent PGEM).
La méthodologie utilisée avait été celle du transect-couloir (comptage suivant un couloir matérialisé sous l’eau) sur 13 sites dans trois habitats différents. Ces travaux ont été effectués une fois l’an par le Criobe.
A teahupoo et Tautira
Les comptages se sont faits suivant là encore suivant la méthodologie transect-couloir sur 40 sites à Teahupoo et 56 sites à Tautira en juin 2024.
Les paramètres considérés lors de ces recherches sont :
- la densité qui consiste à définir le nombre de poissons dans un espace donné,
- la biomasse, qui est de définir le poids de poissons dans un espace donné,
- la diversité qui consiste à définir le nombre d’espèces et la taille pour une taille estimée.
A Papara un comptage a été réalisé en février 2024 pour définir la diversité des espèces.
Il existe plusieurs méthodes de comptage utilisées par les scientifiques et les pêcheurs ayant déjà suivi un stage de formation :
- Le transect-couloir qui consiste à compter ce que l'on observe dans un espace couloir délimité de 25m de long sur 2 m de large
- Le comptage statique, où le chercheur est en position statique (sur une patate) et compte ce qu’il voit autour de lui.
- Le comptage dans une aire définie où l’on compte tout ce que l’on voit dans cet espace
- le comptage par vidéo.
Chacune de ces quatre méthodes ont leurs avantages mais aussi leurs inconvénients et qui ne sont pas forcément les mêmes suivant la méthode.
Toutes ces explications avaient un but bien précis :
Définir d’une part les objectifs auxquels vont répondre les méthodes de comptage choisies, et définir les méthodes de comptage.
Définir d’une part les objectifs auxquels vont répondre les méthodes de comptage choisies, et définir les méthodes de comptage.
C’est l’étape co-définie avec les pêcheurs, les associations et les chercheurs qui s’est enclenchée moyennant la mise en place de quatre ateliers qui avaient chacune, une vingtaine de minutes pour définir les objectifs communs qui répondent aux interrogations des pêcheurs.
En résumé il a été défini les points suivants :
- Améliorer les comptages de poissons pour les questions de pêche en intégrant les savoirs locaux (cycle lunaire, comportement..)
- Avoir des comptages représentatifs de ce que voient les pêcheurs
- Évaluer et informer de l’efficacité des mesures de gestion (Zonage, rahui..)
- Suivre l’évolution du lagon (ou cibler certaines espèces), plus ou moins de poissons..
- Intégrer différents paramètres dans le comptage (lieux, stades de développement, sites de pêche ou de non pêche, espèces ex poisson lion, cycle lunaire, comportement, perturbations (bruit, changement climatique, pollution luminaires..))
Ces données validées, l’après-midi a été consacré à définir les modes de comptages à utiliser.
Les quatre modes précités ont été discutés, les choix devront s’établir selon les objectifs définis et les sites choisis pour les opérations de comptage.
Les quatre modes précités ont été discutés, les choix devront s’établir selon les objectifs définis et les sites choisis pour les opérations de comptage.
Les méthodologies ainsi développées, et les données qu’elles permettront de générer, apporteront une contribution significative à l’amélioration des connaissances des dynamiques socio-écologiques des récifs coralliens de Moorea.
Elles fourniront également des solutions immédiates pour relever les défis auxquels font face les gestionnaires des ressources et écosystèmes récifo-lagonaires du Pacifique pour mieux documenter et gérer des pêcheries côtières pauvres en données, d’une part, et mieux suivre - et lutter contre - les transformations écologiques subites auxquelles font face des écosystèmes récifo-lagonaires dispersés sur des territoires extrêmement étendus.
Elles fourniront également des solutions immédiates pour relever les défis auxquels font face les gestionnaires des ressources et écosystèmes récifo-lagonaires du Pacifique pour mieux documenter et gérer des pêcheries côtières pauvres en données, d’une part, et mieux suivre - et lutter contre - les transformations écologiques subites auxquelles font face des écosystèmes récifo-lagonaires dispersés sur des territoires extrêmement étendus.